Les envies de manger émotionnelles : comment les gérer ?

« Je mange mes émotions »
Cette fameuse phrase très répandue, souvent à connotation négative, et pourtant une manière de réagir totalement naturelle et normale.
Qu’est-ce qu’une envie de manger émotionnelle ?
Souvent, une envie de manger émotionnelle peut être déclenchée par une émotion désagréable dont on aimerait se débarrasser en mangeant (stress, ennui, colère, tristesse…) ou parfois même une émotion agréable qu’on aimerait prolonger et intensifier au travers d’une prise alimentaire.
Exemple : je suis triste > j’ai envie de manger du chocolat > je me sens mieux après l’avoir mangé
Sauf que bien souvent, la réalité est tout autre…
(voir schéma envoyé par mail pour simplifier ?)
Je suis triste > j’ai envie de manger du chocolat > je lutte pour ne pas en manger (bah oui, c’est bien connu que manger du chocolat c’est mal et en plus, ça fait grossir) > du coup je suis encore plus triste > je craque et j’en consomme, un peu, beaucoup, trop… > je culpabilise > je suis encore plus triste qu’avant d’en manger.
Tu vois le cercle vicieux qui s’installe ?

Manger pour apaiser une émotion et ne trouver aucun réconfort durant ce moment, si ce n’est de l’anxiété, du stress et de la pression supplémentaire.
C’est surtout ce schéma-là qui rend les prises alimentaires émotionnelles compliquées, voir compulsives. Et non le fait de manger ses émotions en soi.
Et comment faire alors ?
Non, pas en trouvant une autre activité pour te vider la tête. Si ton envie de manger est là, inutile de lutter contre elle, cela ne fera qu’empirer le côté compulsif de cette prise alimentaire.
Il est intéressant de te faire accompagner par un.e diététicien.ne comportementaliste, pour t’aider dans cette démarche. Mais en gros résumé, pour répondre à une envie de manger émotionnelle correctement, il te faut :
1. Ne pas lutter contre elle (facile à dire, n’est-ce-pas ?)
Je pourrais utiliser plusieurs métaphores pour imager mes propos. Mais la plus parlante sera celle du feu.
Si des étincelles démarrent dans ta cuisine, tu ne vas pas te poser de question, tu vas les éteindre. Autrement, cela devient un grand brasier et tu risques d’avoir du mal à l’éteindre seul(e). C’est un peu pareil pour une envie de manger émotionnelle, si tu luttes, elle va s’amplifier et tu risques d’avoir du mal à la calmer avec juste 1 ou 2 chocolats.
2. Instaurer un cadre sécurisant durant cette prise alimentaire

Cela se travaille surtout en consultation, en fonction de toi, ton passif, ton rapport à l’alimentation et ce qui peut potentiellement t’amener de la sécurité.
Mais dans un premier temps, commences par :
- Définir ce dont tu as réellement envie de manger (et non prendre une pomme si ton envie était du chocolat)
- T’installer dans un endroit calme, sans distraction externe (la télé ou le téléphone par exemple) pour déguster cet aliment
Ça se travaille, ce n’est pas évident, ni même facile, mais c’est tellement libérateur. Et puis bon, si on peut décharger un peu notre charge mentale ce n’est pas plus mal non ?
Marion Lassagne
Diététicienne psycho-comportementale
Instagram : @marionlnutrition